Pourquoi tant de haine envers Aya Nakamura ?
C’est une question qui trotte dans ma tête depuis des années, cette haine démesurée qu’Aya peut recevoir au quotidien. Toujours le même constat, à chaque sortie d’album, interview ou représentation TV… Aya Nakamura se prend une haine incommensurable sur les réseaux sociaux. La plateforme préférée de ses trolls / haters ? Facebook bien évidemment ! Cette facilité à déverser la haine sur cette artiste est devenue à la mode chez les boomers, mais pas seulement… C’est un peu le principe de frapper sur la même personne en toute impunité, en groupe, en sachant que personne ne sera inquiété… J’imagine qu’ils se sentent importants et fiers au moment de relire leur commentaire plein d’aigreur et de méchanceté. Si je peux encore assimiler l’ignorance & la peur primale des personnes assez âgées, voyant leur paysage évolué sans y avoir participé, il en est tout autre pour le reste de ces haters.
Qui sont les haters d’Aya Nakamura ?
D’après les centaines de commentaires dénigrants que j’ai vu passer depuis son titre « Djadja »… Je dirais qu’il s’agit d’une communauté caucasienne mixte, plutôt âgée et bien nationaliste. Puis, on découvre un profil + commun, + jeune donc + inquiétant, toujours mixte, non noire africaine, mais souvent en totale incompréhension avec son univers musical. Il me semble totalement barbare de vomir sa méchanceté sous un post Facebook, Instagram ou Twitter d’un artiste non apprécié. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est d’explorer les différentes explications quant à ce comportement aussi impulsif que cruel dans les mots. Enfin, du haut de mes 36 ans, je n’ai jamais assisté à une déferlante de haine aussi importante envers une artiste, Aya Nakamura reste une cible pour beaucoup de Francais, comme s’ils pouvaient enfin se le permettre et l’assumer.
Les débuts d’Aya Nakamura
Fait important, lorsque j’ai connu Aya, sa notoriété n’était pas encore celle d’aujourd’hui, pourtant ses sons cartonnaient ! Je vous parle de l’année 2015, bientôt 8 ans, avec son titre « Love d’un voyou » en feat avec Fababy. Puis, 2 ans après, son premier album Journal Intime. À cette époque, très peu de détracteurs et aucun hater n’avaient fait leur apparition, sa force de frappe n’était pas encore mainstream.
Haine envers Aya Nakamura
Par choix, je ne parlerai pas de l’actualité désolante dont souffre Aya Nakamura depuis quelques jours, les médias « putes à clic » s’en chargent déjà beaucoup trop ! Cependant, je dois souligner le fait que des commentaires encore plus sauvages sont ressorti via cette affaire… Une critique centrée sur le physique & l’intimité, tout simplement nauséabond. Bien entendu, je ne partagerai pas les commentaires en rapport avec cette affaire.
Voici quelques exemples de commentaires aperçus sur la toile en moins de 5min, quelques jours après la sortie de son 4ème album « DNK ». Vous en retrouverez plusieurs en capture d’écran :
« La musique africaine, y’en a marre, ya que ça en France et les enfants aiment ça, c’est inquiétant quand même »
« On ne comprend pas les paroles on veut du bon français »
« J’ai mal à ma musique »
« Va apprendre à cuisiner des plats typiques de ton pays pour monter ta chaine de resto »
« La honte d’écouter cette meuf »
« Je sais que Canigou cherche une égérie… Si ça peut aider »
« Texte à vomir, pauvre France »
« Un drag queen, ma première pensée en la voyant »
« Elle fait partie des causes que nos ados ne savent plus parler cette langue »
« À ce niveau là, ce n’est pas du fond de teint mais de l’enduit’
Les Eric, Alex, Claudine, Fred et j’en passe… Vos commentaires sont publics, ne venez pas crier à l’harcèlement.
Un racisme ordinaire ?
Comme évoqué plus haut, beaucoup des commentaires tranchants voir écœurants viennent du même profil. Le cliché réel de personnes de plus de 50 ans cherchant à tout prix à manifester leur xénophobie sur les réseaux sociaux. Certains iront droit au but, ne cachant aucunement leur racisme, comme une fierté, une bonne action… D’autres prendront + de pincettes en soulignant qu’Aya utilise un vocabulaire qu’ils ne comprennent pas. Quoi qu’il en soit les termes « Pauvre France » reviennent très souvent chez ce type d’individus. Oui, il s’agit bien là de racisme qu’il soit bestial ou ordinaire envers Aya Nakamura. Une femme noire, africaine, issue de banlieue, grande, au physique pulpeux & surtout avec une personnalité bien ancrée avec une assurance certaine… Oui, cela dérange !
Enfin, je n’oublie pas les individus ayant pour cible uniquement les femmes de certaines communautés, un sexisme souvent non assumé car il est fondé, en réalité, sur le rejet de l’ethnie de la personne. Cela fonctionne aussi bien pour les femmes que pour les hommes !
Un manque de culture ?
Beaucoup réfutent un racisme dont ils n’ont même pas conscience en se cachant derrière des arguments redondants comme « J’ai le droit de ne pas aimer, cela ne veut pas dire que je suis raciste ». En effet, l’argument serait pertinent si ces personnes n’écrivaient pas de messages haineux sur les réseaux sociaux. Parce que oui, libre choix à chaque être d’aimer ou de ne pas aimer. Là où l’analyse m’intéresse, c’est la motivation de ces personnes à aimer détester Aya Nakamura. Je pense sincèrement qu’il est devenu hype de la critiquer, certains le feront par motivation racistes uniquement et d’autres en combinaison avec :
- Sentiment pervers de puissance sur les réseaux
- Désir de se créer un caractère, une revendication
- Culture musicale peu développée
- Manque d’interactions sociales, dans ce cas, avec l’Afrique de l’Ouest
Un besoin d’appartenir à un groupe ?
J’en parlais plus haut, il existe ce besoin chez certains individus… Celui d’appartenir à un mouvement de pensée, une opinion et de le revendiquer sur les réseaux.
Si certains sujets très brulants sortent plusieurs fois par an sur la toile, ils ont le mérite d’être poussés par un élan de solidarité. Et même si la plupart des adeptes ne font que poster une image, un message en storie, cela ne fait de mal à personne, au contraire, cela diffuse le message positif = positivité !
Ce qui pose réellement problème, dans le cas de haine envers Aya Nakamura, c’est que cette « hype » autour de sa critique n’a aucun fond bienfaisant. Au contraire, les détracteurs sont amenés à déverser leur messages négatifs, provocants & haineux sans aucune valeur ajoutée. Je suppose que cela doit leur apporter une sorte d’exutoire, celui de participer à détruire une personne publique ouvertement, et d’en tirer quelques réponses compatissantes, se sentir « entouré », ce fameux sentiment d’appartenance sociale nocive. Sauf qu’ici, il ne s’agit pas d’une association de passionnés sur un quelconque sujet, avec des intentions nobles, non, il s’agit d’un groupe de personnes déferlant leur haine sur une même individu, un groupe de haine quoi qu’on en dise.
Aya nakamura dans les médias
Cette « mode » de critiquer sans cesse Aya Nakamura s’est transformée en groupuscule haineux envers la femme et l’artiste qu’elle est. Il n’y a aucune raison valable de s’attaquer à une personne sur les réseaux sociaux, qui plus est, quand il s’agit d’une artiste qui produit de la musique, qui ne prend pas position sur des sujets épineux. Si certains critiquent son aisance à l’écran, sa manière de s’habiller ou de s’exprimer… Je les invite à s’essayer à l’exercice ! Encore une fois, on ne peut critiquer aussi gratuitement, le manque d’altruisme est flagrant.
Je rassure ces haters, non Aya ne fera pas partie de ces personnalités TF1, aseptisées, aux discours édulcorés que vous apercevez sur toutes les chaines TV plusieurs fois par semaine. Vous êtes sauvés ! Pour autant, il est fort probable que son ascension continue, alors oui, vous entendrez parler d’elle comme une grande artiste qui pète tous les records de streams. D’ailleurs, elle ne s’excusera pas auprès de vous pour être la femme talentueuse et forte que vous détestez.
La solution contre cette haine exponentielle ? Swiper, changer de musique, zapper de chaine, en bref, plein de solutions à portée de main. N’oubliez jamais que l’hyperconnexion était censée entrainer une meilleure ouverture au monde, non le contraire !
Vous retrouverez toute son actu ici !
Qu’est-ce qui m’a poussé à écrire cet article ?
Cette haine venue de partout… Réseaux sociaux ou dans la vraie vie, l’aisance avec laquelle les gens se permettent une méchanceté démesurée envers Aya Nakamura. Fatiguée de devoir enseigner aux ignorants, justifier ma playlist par les pseudos « mélomanes » non pensants, ou simplement d’assister à des scènes lunaires touchant au racisme ! Les haters ont finalement fait monter ce sentiment d’injustice en moi, et si j’aime de tout coeur Aya depuis 7 ans, ils auront fait en sorte que je lui dédie un article plein de soutien. On peut les remercier pour cela !
Très bel article et surtout très juste.